Depuis de nombreuses années, la ressource en eau est au cœur tensions récurrentes entre usagers à cause du déséquilibre existant entre l’offre et la demande. Le retour à l’équilibre, nécessaire au bon état des milieux aquatiques, passe par l’amélioration de la gestion quantitative de l’eau sur le bassin versant du Drac amont. Dans ce contexte, la CLEDA a développé un suivi quantitatif de la ressource en eau superficielle et souterraine du Drac et de ses affluents dans le Haut-Champsaur.
Y a-t-il autant d’eau toute l’année ?
Le régime hydrologique du Drac est de type pluvio-nival, ce qui se traduit par l’existence de basses eaux et de hautes eaux.
Ainsi, en hiver puisque les précipitations tombent principalement sous forme de neige et en été du fait de l’absence de précipitation, on observe peu d’eau dans nos cours d’eau. On appelle ces périodes des étiages.
La Séveraisse en Décembre
Au contraire, durant le printemps lors de la fonte de la neige accumulée en altitude et à l’automne, du fait des orages fréquents, on remarque de nos rivières ont beaucoup d’eau. Ces périodes sont donc plus propices aux crues.
La Séveraisse en Octobre
Comment suivre la ressource en eau au quotidien ?
Constitué de radars de surface et de sondes souterraines, couplés à des mesures de débit réalisées régulièrement en rivière par l’équipe technique, le réseau de suivi de la ressource en eau exploité par la CLEDA s’est développé au fil des ans et ce depuis sa création en 2007.
Radars de surface
Situés aux Tourrengs (Drac Noir), au Pont de Corbière (Drac Blanc), au Pont des Ricous (Drac), au Pont de Chabottes (Drac), à la confluence du torrent de Buissard et du Drac ainsi qu’au Pont de Frappe (torrent d’Ancelle), ces radars permettent de mesurer toutes les heures les hauteurs d’eau.
Sondes souterraines
Réparties sur la plaine de Chabottes et dans le secteur des Ricous, nos 9 sondes piézométriques enregistrent toutes les heures les variations de niveaux des nappes souterraines.
Jaugeages
Les jaugeages permettent de mesurer le débit présent dans la rivière à un instant T. Référencés sur une courbe reprenant les hauteurs d’eau, ils permettent de connaitre et comprendre les évolutions de débit au fil des saisons. Ces mesures de débits sont réalisées tout au long de l’année sur le Drac Noir, le Drac Blanc, le Drac, le torrent d’Ancelle et celui de Buissard.
Pourquoi est-il important de quantifier la ressource en eau ?
Au gré des évènements marquants dans la vie d’une rivière, crue ou sécheresse par exemple, l’acquisition quotidienne de données permet au fil des années de consolider et d’enrichir la connaissance hydrologique du Haut Drac.
La mise en parallèle des données collectées par les stations en surface et les sondes souterraines permet de comprendre le fonctionnement et les relations existantes entre la rivière et sa nappe alluviale.
Enfin, l’amélioration de la connaissance est la base, le socle pour travailler avec tous les acteurs du territoire afin de construire ensemble une gestion globale, durable et planifiée de la ressource en eau, de tendre vers une répartition équilibrée de celle-ci entre tous les usages tout en préservant les milieux aquatiques. Sont ainsi développé des outils de gestion tel que les Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) animé par la CLEDA.
Qu’est-ce que le Plan Cadre Sécheresse Départemental ?
Il s’agit d’un dispositif de gestion de la sécheresse hydrologique visant à optimiser l’organisation de la gestion de la crise et des situations de pénurie sur le Département des Hautes-Alpes.
Il a été approuvé le 16/08/2022 par Arrêté Préfectoral et résulte d’une longue concertation avec les acteurs de l’eau du territoire : DDT, Chambre d’Agriculture, associations d’irrigants, syndicats de rivières, …
Ce plan cadre permet notamment de :
- Délimiter les zones de gestion : Drac-Gapençais / Souloise-Séveraisse pour ce qui concerne le bassin versant du Drac amont ;
- Préciser pour chacune des zones de gestion, les stations de référence de mesure et d’observation de l’état de la ressource (stations hydrométrique, piézomètre, pluviomètre, etc..) ;
- Qualifier quatre niveaux de gravité par rapport à une situation normale : Vigilance / Alerte / Alerte renforcée / Crise ;
- Définir les critères permettant d’apprécier la situation et justifiant le déclenchement de mesures restrictives.