Entre le 18 octobre et le 14 décembre 2023, le bassin versant du Drac Amont a été traversé par une série de 9 perturbations. Les intempéries et les cumuls de pluie conséquents ont causé une succession de crues sur les cours d’eau du territoire.
Une successions de crues exceptionnelles
Un premier évènement exceptionnel a eu lieu le 20 octobre 2023. Les pluies, concentrées sur 48h présentent une occurrence centennale à pluri-centennale selon les communes. Les crues qui en résultent sont qualifiées de décennales à cinquantennales selon les secteurs du bassin versant.
Six autres perturbations suivent ce premier épisode, chacun à 2/3 jours d’intervalle. Bien que moins intenses, avec des caractéristiques plus habituelles, elles provoquent des crues d’occurrences décennales car elles interviennent sur des sols de plus en plus saturés en eau.
Le 1er décembre 2023 un nouvel évènement exceptionnel intervient avec des pluies incessantes sur plus de 48h. Les pluies sont qualifiées de décennales à centennales, et la crue du Drac semble encore plus forte que celle du 20 octobre.
Une dernière crue est intervenue le 12 décembre suite à des pluies soutenues et un importante fonte de neige.
Au-delà de son intensité, la situation de crue généralisée à l’ensemble des cours d’eau des vallées du Champsaur et du Valgaudemar est exceptionnelle par sa durée (9 fortes perturbations en 2 mois). La succession de crues s’est traduite par une activité morphogène très intense, génératrice d’importants changements morphologiques des lits des cours d’eau.
Au global, les précipitations tombées représentent 3/4 des précipitations annuelles moyennes en seulement 2 mois, les cumuls dépassent 850mm entre le 20 octobre et le 14 décembre 2023.
D’importants dégâts recensés
Le bilan actuel fait état de 23 zones de dégâts sur le haut Champsaur, 20 sur le moyen et bas Champsaur, 31 dans le Valgaudemar et 1 dans le Dévoluy. Ce sont donc de l’ordre de 75 sites qui ont été impactés par ces crues.
Les enjeux menacés par ces dégâts sont de plusieurs types. Ainsi on relève :
– quelques incidents au droit d’habitations-entreprises (hameaux des Andrieux et des Portes, gîte de Chauffarel, Pont Peyron, Brutinel),
– plus de 20 incidents impactent des enjeux routiers (voiries et ponts),
– plus de 20 incidents concernent des enjeux économiques et/ou touristiques (pistes, passerelles, voies douce, chemins, etc.),
– une quinzaine d’incidents liée à des enjeux agricoles (terrains, prises d’eau, conduites, canaux),
– une dizaine d’incidents affecte les réseaux d’eau potable ou d’assainissement,
– les réseaux de distribution d’énergie et de communication sont également touchés, mais dans une moindre mesure.
Des travaux d’urgence réalisés
Des travaux d’urgence ont été déployés sur de nombreux secteurs pour réparer les digues, les routes et les ponts, protéger les berges et les enjeux riverains et remettre en état les cours d’eau.