La succession de crues exceptionnelle de l’automne 2023 a causé de nombreux dégâts sur le bassin versant du Drac amont. Dès les premiers constats, des travaux ont été mis en œuvre par les acteurs du territoire en fonction du degré d’urgence des interventions. La CLEDA, au titre de la compétence GEMAPI, a programmé 19 d’entre elles.

Des interventions dès les premiers dégâts

La première crue du 20 octobre, d’occurrence décennale à cinquantennale selon les secteurs du bassin versant, a causé des dégâts mettant en danger des habitations et les vies humaines qu’elles abritent. Les digues des Garnauds et des Andrieux ont été sérieusement endommagées et des travaux ont été engagés afin de rétablir leur fonction de protection des populations. Des opérations de désengravement ont permis de déboucher des ouvrages et rétablir les écoulements de certains cours d’eau. Ces opérations, menées dès les premières crues, visaient à sécuriser les enjeux humains menacés de manière imminente.

Le pied de la digue des Garnauds endommagé suite aux crues
Le pied de la digue des Garnauds en cours de reconstitution en novembre 2023
Le lit du torrent de Prentiq encombré suite aux crues
Le lit du torrent de Prentiq après travaux

Prévenir l’aggravation des dégâts et sécuriser les enjeux riverains

Après la décrue, l’heure est au nettoyage du lit des cours d’eau du bassin versant. L’objectif premier de ces opérations est de rétablir les capacités hydrauliques des différents cours d’eau. L’amoncellement des bois, arrachés en amont, charriés par les eaux puis déposés dans le lit, peut être à l’origine de divers dégâts. Leur reprise lors des hautes eaux futures, notamment à la fonte nivale, est susceptible de constituer une menace pour les enjeux riverains (pont routiers, habitations, etc). Leur présence dans le lit peut également être à l’origine d’une déviation des eaux vers les berges et ainsi les fragiliser. Dans un souci de prévention de ces risques indirects, la CLEDA a fait retirer les embâcles du lit des cours d’eau en plusieurs secteurs.

Ces embâcles ont souvent été réutilisés sur site afin de consolider les berges érodées et fragilisées par les crues. Ce travail a notamment été réalisé sur plusieurs secteurs, de l’amont du Plan d’eau du Champsaur à Saint Bonnet. Les embâcles, présents en quantité innombrables sur le secteur, ont été rassemblés et mis en œuvre le long des berges érodées. Ils ont été ancrés dans le lit à l’aide de pieux et de câbles avant d’être recouverts de terre végétale. Enfin, des boutures de saules ont été implantées afin de reconstituer le corridor écologique des berges du Drac.

Le lit du Drac au droit du Plan d’eau du Champsaur suite aux crues
Mise en œuvre et ancrage d’embâcles le long d’une berge érodée
Disposition de boutures de saules et de terre végétale
Nouvelle berge en cours de retalutage

Rappel sur l’entretien des cours d’eau par les riverains

Rappelons que selon l’article L. 215-2 du code de l’environnement, les propriétaires d’un terrain au bord d’un cours d’eau sont aussi propriétaires de sa berge et de la moitié du lit de celui-ci. Aussi, il leur incombe un entretien régulier du cours d’eau afin de permettre un écoulement régulier des eaux (article L. 215-14 du Code de l’environnement).

Ainsi, contrairement aux idées reçues, l’abattage de la végétation instable en berge et l’élimination des débris et autres amoncellement végétaux dans le lit des cours d’eau sont autorisés, sans accord préalable des services de la police des eaux. Il s’agit là d’opérations d’entretien léger réalisées sans utiliser d’engin mécanique, de type tractopelle, susceptibles de dégrader les berges ou le lit du cours d’eau.